lundi 18 octobre 2010

Henri-Georges Clouzot et Picasso



Dans le dernier volet de mon cours sur la Tabula rasa, je pose l'art comme « proposition performative ». Il s'agit d'étudier les formes d'écritures qui font de leur génèse l'objet-même de l'œuvre.

Temps 1

- Extrait du Mystère Picasso de Henri-Georges Clouzot, 1955.

Placée tantôt devant le chevalet, tantôt derrière un papier fin traversé par le feutre, la caméra d'Henri-Georges Clouzot capte le cheminement de la pensée créatrice du peintre Espagnol. Quand Picasso passe plus classiquement à la couleur à l'huile, le film, monté photogramme par photogramme, laisse alors place à la musique, une fois dénoncées une à une les ruses de la fiction.

Ce que révèle Le Mystère de Picasso, ce n’est pas ce qu’on savait déjà, la durée de la création, mais que cette durée peut être partie intégrante de l’œuvre même, une dimension supplémentaire, bêtement ignorée au stade de finition. Plus exactement, nous ne connaissions jusqu’ici que « des tableaux », sections verticales d’une coulée créatrice plus ou moins arbitrairement tranchée par l’auteur lui-même, par le hasard, par la maladie ou la mort.
Ce que Clouzot nous révèle enfin, c’est « la peinture », c’est à dire un tableau qui existe dans le temps, qui a sa durée, sa vie et quelquefois – comme à la fin du film – sa mort ».

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